La réalisatrice Mai Masri explore l’occupation et l’incarcération en 3 000 Nuits

11 Janvier 2017 Karmah Elmusa, IMEU

Le premier long métrage de la cinéaste palestinienne Mai Masri, 3 000 Nuits, est le film sélectionné par la Jordanie pour les Academy Awards de cette année (les nominés seront annoncés le 24 Janvier), et celui sélectionné par la Palestine aux Golden Globes. Mai Masri est une documentariste très appréciée de la critique, dont les films ont reçu plus de 60 récompenses internationales, et est considérée comme une pionnière dans le paysage cinématographique en changement du Moyen Orient.

Mai Masri, dont le père est Palestinien et la mère Américaine, réalise des films depuis plus de 30 ans. Pour la plupart, ses films sont des documentaires sur les femmes et les enfants au Liban et dans les Territoires palestiniens. Sa trilogie, qui reçu de très bonnes critiques — Children of Fire, Children of Shatila et Frontiers of Dreams and Fears — apporta un nouveau regard sur la vie des enfants palestiniens des camps de réfugiés dans les années 80 et 90.

Mai Masri commença sa carrière quand quasi aucune femme palestinienne ne travaillait dans le cinéma. « Depuis que j’ai commencé, de plus en plus de femmes se sont investies » remarque Masri. « Aujourd’hui presque la moitié des films projetés en Palestine sont réalisés par des femmes. Comparé à 4 ou 5% à Hollywood, c’est donc un bel exploit.  »

Jusqu’à présent, le long métrage de Mai Masri, 3 000 Nuits, a remporté 22 récompenses (voir la liste complète ici), dont le Circle Jury Award au Festival International de Films de Washington DC. Il met en lumière le sort des Palestiniens vivant sous occupation israélienne  d’une perspective innovante mais poignante, dans ce qu’Al-Jazeera a appelé une « magnifique réalisation cinématographique. »

Inspirée par une histoire vraie, 3 000 Nuits offre un regard fascinant dans les thèmes universels de l’incarcération et des droits de la femme à travers l’histoire d’une institutrice palestinienne, Layal, qui se retrouve dans une prison israélienne à haute sécurité. Après une arrivée éprouvante, Layal découvre qu’elle est enceinte. La directrice de la prison l’incite alors à avorter et à espionner les autres détenues palestiniennes. Terrifiée mais rebelle, Layal donne naissance à son fils enchainée et lutte pour l’élever derrière les barreaux.

« Pour moi la prison représente l’occupation. Presque chaque Palestinien est allé en prison ou a un proche qui y est allé ; en cela c’est une histoire palestinienne « , commente Masri. « Mais c’est aussi une histoire universelle. Il évoque quelque chose que tant de personnes ont traversé et comprennent, en cela il touche une corde sensible. »

Traduction :  Laurianne G. pour l’Agence Média Palestine

Source: IMEU

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